Madame, Monsieur,
Je suis Française d’Algérie depuis 5 générations. Mon mari, un Français de France, a été tué le 26 mars 1962, au Plateau des Glières à Alger, lors de cette terrible fusillade. (On dit aussi la fusillade de la rue d’Isly). Après 43 ans de silence absolu, j’ai voulu honorer sa mémoire pour qu’il ait droit à la vérité et à la justice des hommes. J’ai écrit ce livre que je vous présente ici, livre qui a obtenu le prix Algérianiste, mention témoignage, à Perpignan en novembre 2007.
Vous pouvez le commander à l’adresse ci-dessous au prix de 20 euros pour un envoi simple. Pour un envoi de bonne qualité il faut ajouter 5 euros, le prix du poste-livre.
Avec toutes mes salutations.
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LE PLATEAU DES GLIERES
Alger, lundi 26 mars 1962
C’est l’histoire d’un amour et de sa fin tragique pendant la guerre d’Algérie. Une histoire d’amour qui se poursuit au-delà des apparences, dans le monde sensible, comme une expérience tout à fait particulière de l’invisible. C’est aussi un hommage en l’honneur d’un homme dont la mémoire gît encore aujourd’hui, au fond des ténèbres.
Aller au secours de ce qui est resté dans le silence pendant si longtemps, c’est mettre des paroles sur la souffrance.
« On est venu me chercher pour m’amener dans une grande salle où des corps, tout nus, étaient allongés en vrac, par terre. Il fallait passer par-dessus, c’était un spectacle effroyable, tous ces corps mutilés, entortillés de bandages, au milieu desquels je le cherchais. Philippe était habillé et il était allongé sur une table. Il avait un gros pansement sur le côté de la tête. Il n’était pas défiguré, il était lui. Je me suis jetée sur lui alors que tout s’en allait de moi. Je me suis mise à mourir… ».
« On dit qu’au moment de mourir, on revoit toute son existence. Au soir du 26 mars 1962, Simone GAUTIER, apprenant dans sa maison d’El-Biar la mort de son mari Philippe, dans le centre d’Alger, s’est sentie mourir. Depuis, elle revoit obsessionnellement les années qui ont précédé la fusillade assassine du Plateau des Glières. Bien sûr, sa propre « mort » n’était qu’intérieure. La vie matérielle continuait : il le fallait bien, pour les enfants à élever, pour la mémoire même de Philippe. Son récit est à la fois celui d’une douleur qui n’en finit pas et des bonheurs simples mais intenses, d’ « avant » : l’enfance algérienne, les parents, les amis, les vacances, la lumière d’un jeune couple, si tôt éteinte par le drame. Ensuite la révolte contre le forfait impuni, contre l’oubli organisé. C’est cela la France ? La fusillade du 26mars, nous ne le savons que trop, est un crime d’Etat, comme le massacre d’Oran, comme celui des harkis, comme le scandale des Disparus, autant de chapitres d’une honte nationale que ne rachète aucune « repentance ». Mais c’est aussi cent drames humains dont chacun, comme celui de Simone GAUTIER, nous blesse personnellement et nous commande de ne jamais oublier ». JEAN BRUA L’Algérianiste.
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