CE QUI RESTERA DE NOUS
Une très belle et bonne explication du “Pieds-Noir” :
à lire et à conserver mais aussi à expliquer
Merci
Transmis par MG
La dernière page de l’histoire des pieds noirs, ces européens d’Algérie, français jusqu’au bout des ongles, s’écrit dans l’indifférence générale. Peuple qui aurait pu donner des leçons de patriotisme au monde entier.
Peuple en voie de disparition que l’amère patrie voit disparaitre sans lever le petit doigt.
Ces pionniers venus du bassin méditerranéen répondirent à l’appel de la grande France pour coloniser un pays qui ne s’appelait pas encore Algérie, nom donné par le Général Schneider, ministre de la Guerre le 14 octobre 1839 : "Le pays occupé par les Français dans le Nord de l'Afrique sera, à l'avenir, désigné sous le nom d'ALGERIE."
Avec pour seule ambition d’offrir à leurs enfants un avenir tricolore.
Ce qui restera de nous?
Bonne question mais ne pas donner dans le politiquement correct, suer le burnous et autres fadaises!
Le rire, la joie de vivre, la naïveté, l’amour de la famille, la disposition de l’amitié, le patriotisme, la piété, le respect des anciens, l’amour du sport, l’anisette et la khémia, la bonne table, le manque d’argent, la volonté des parents de donner une bonne instruction à leurs enfants, peuple marin, le parler, les gestes (le tape cinq, la coupe) le langage, creuset de toutes les races, la religion, et une multitude de sujets à développer pour conclure la vie des français d’Algérie.
Bien sûr, chaque rassemblement résonne encore de rires tonitruants mais les sous-bois enfumés seront de plus en plus clairsemés par les convois funéraires qui hante le dernier d’entre nous.
Bien sûr, les enfants traineront, par moments, sur leurs cordes vocales l’accent de leurs parents mais, il ne faut pas se leurrer, la route se termine pour l’épopée de ce peuple qui n’a pas su s’isoler sur une terre lointaine afin de perpétuer sa descendance et de chanter l’accent pied noir jusqu’aux confins du désert.
L’erreur fut humaine pour ces victimes d’un exode inhumain et la tension trop forte pour penser à un avenir merveilleux. Alors, chacun retroussa ses manches pour imiter les aïeux dans un combat forcené contre les vents contraires mené par les métropolitains qui n’aimaient pas ces " français à la puissance dix" comme les nomma le grand général.................
Ce qu’il restera de nous, outre la sueur des premiers arrivants de l’Europe méditerranéenne, une foi en l’avenir irrépressible, un courage à toute épreuve pour un peuple en devenir qui s’époumona à offrir à la France une raison de rester dans ce pays où ne poussait que des cailloux.
” Nous étions des pieds noirs”.
La France métropolitaine nous affubla de ce sobriquet pendant la grande guerre.
Peu importe ! Depuis nous revendiquons cette particularité. Nous la portons fièrement comme l’on porte un drapeau. “Un drapeau français bien évidemment” !
A quoi tenait notre patriotisme ? Je ne saurais le dire mais un jour, un reportage sur la Nouvelle-Calédonie l’exprima bien mieux que je saurais le faire.
« Nous aimions la France d’autant plus que nous étions loin d’elle. »
Un français de métropole est français, nul ne le conteste mais un pied noir qui vit à 800 kilomètres de Marseille doit prouver chaque jour qu’il est français.
En vérité, il s’en fout. Il est, il se sent français jusqu’au bout des ongles, à en mourir.
C’est pour cela que l’abandon de la France lui parut comme une infâme trahison.
Plus patriote qu’un pied noir, impossible. Autant sans doute mais pas plus !
Le sentiment d’appartenir à la grande France qui adopta nos parents, voire nos aïeux est d’autant plus fort, d’autant plus grand que nous en sommes éloignés géographiquement.
Naitre, habiter et vivre à Paris, Marseille ou Ozoir-La-Ferrière vous désigne aux autres comme Français.
Mais naitre à Alger, Oran ou Constantine, être fils d’immigrés italiens, espagnols, maltais ou mahonnais ne vous donnent pas droit automatiquement à une carte d’identité française, du moins aux yeux des sots.
Alors imaginez si un juif se déclare français, si son père, son grand-père et son aïeul ont défendu la France dans les guerres où elle était engagée !
C’est que l’européen d’Algérie est plutôt brun de peau, il a un drôle d’accent qui prend sa véritable dimension sitôt qu’il élève la voix.
Et le pied noir possède le verbe haut car dit-il, si le Bon Dieu m’a donné des cordes vocales, la moindre des choses veut que je m’en serve.
Parler haut et fort, gueuler s’il le faut, quoi de mieux pour crier sa foi en l’avenir, son amour pour la France.
Le pied noir est turbulent ! Et alors ? Est-ce un défaut de vivre ? De vivre même à cent à l’heure ? Et même si ça dérange les mollassons, ceux qui ont préféré tourner la tête lorsqu’il fallait prendre parti, qu’il fallait entrer en rébellion en 39-45 ou en 1961.
A ce moment-là, entrer en rébellion, c’était être patriote.
Et là, messieurs les bons apôtres, le pied noir n’a de leçon à recevoir de personne.
Et surtout pas des défaitistes de tous poils qui grouillent dans cette France d’aujourd’hui qui ne ressemble en rien à celle que nous vantaient nos pères et nos instituteurs.
La France de Clemenceau, de Foch, de Jules Ferry, nous l’avons apprise dès notre plus tendre enfance.
Nous l’adorions. Quelle déception que cette France contemporaine que nous avons reçue en héritage !
Merci d’avoir pris le temps de lire lentement et d’expliquer à VOS Enfants !!!
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